Le sommet de « Sur la Pointe » (nommé aussi Tré le Saix), sommet d’altitude modeste (1657 m) est composé de vastes et placides pâturages sur son flanc orienté à l’est alors que sa face ouest héberge une abrupte et magnifique paroi communément appelée « Rochers de la Mottaz ». Son dénivelé à son point le plus haut atteint les 200 mètres. Bonne exposition, hauteur, caillou de bonne composition, vue magnifique sur la vallée du Brevon et le massif du Roc d’Enfer, toutes les conditions du succès sont réunies, s’il n’y avait l’accès à la falaise qui constitue le seul point vraiment plus obscur de l’affaire. Il n’en reste pas moins que, cette paroi offre un potentiel incontestable de belles escalades : il ne serait pas surprenant qu'elle ne devienne un jour un spot, pour peu que cet accès malaisé soit amélioré et que certaines sections de son socle soient aménagées.
L’ouverture de la « G-D », à l’ancienne, c'est-à-dire avec les pitons dans la bouche et bivouac avec les pieds dans le vide, fut aiguayée de pittoresques (pittoresques parce que cela s’est bien terminé) infortunes, en particulier un vol, à faire frémir Hitchcock, dans la première longueur. Même sous la torture d’une dernière tournée de génépi, les détails de ces péripéties, sont rarement narrées par leurs auteurs : fier, le Chablais sait garder ses lourds secrets… L’année suivante, « Super Trempe », itinéraire essentiellement artificiel ouvert sous la pluie, marquait la fin des premières et la paix des marmottes de la Mottaz pour une décennies. La falaise sortit de son confinement lorsqu’en 1990 Jean-Michel et Laurent Gréloz effectuent leur joli essai de « l’Arche de Noé ». Depuis, 20 années ont passées et plus rien. Cette damnée marche d’approche aurait-elle, finalement, eu le dernier mot ?