Région des Dents du Midi - Pentes Raides et Couloirs
 
 
Face nord des Dents du Midi
L
es habitudes géographiques et politiques désignent le Val d’Illiez et donc le massif des Dents du Midi comme faisant office de limite à l’est du Chablais. Plus rigoriste, la géologie n’a pas la même interprétation cartographique puisqu’en faisant une nette différence entre le Chablais, ensemble rocheux préalpin et le Haut Giffre, ensemble rocheux subalpin, elle situe les Dents du Midi comme le dernier bastion du Haut Giffre. En ne retenant que l’interprétation géographique, l’étonnant massif des Dents du Midi fait donc partie du Chablais valaisan. Force est de reconnaître que cette mini cordillère s’impose de tous les horizons par sa puissance, et ses formes uniques, notamment sur son flanc nord dont les multiples dents dominent de plus de 1000 mètres le Val d’Illiez. C’est certainement de la vallée du Rhône que cette chaîne à le plus de prestance : contrastant avec les sommets avoisinant aux lignes plus douces, la perspective aidant, elle donne vraiment l’impression d’une muraille rocheuse de haute volée plongeant de près de 2800 m dans la vallée. Cathédrale, Forteresse, Doigts…, les noms de ces dents consacrent plutôt force, robustesse et virilité. En réalité, vu de plus près, la qualité rocheuse de l’édifice frôle souvent la décomposition avancée et laisse le grimpeur dubitatif même si on peu y trouver quelques belles escalades, notamment au-dessus de Chalin dans un terrain très orienté aventures. Le réchauffement, aidant, l’état du mastodonte s’est encore aggravé ces dernières années rendant les parcours de certaines voies déraisonnables. Par contre, pour l’alpinisme hivernal, la cascade et pour le ski, que ce soit sur les flancs nord et sud, l’amateur de pentes raides et moins raides y trouvera largement son compte dans des courses sauvages et loin de tout malgré la forte densité urbaine du proche Val d’Illiez.

Un massif à la toponymie récente

Jusqu’à la fin du XIX siècle, le massif des dents du midi s’appelait Dents de Tsallen, le nom de Dent du Midi ayant été réservé pendant un temps à l’actuelle Haute Cime.
- La Cime de l’Est s’appela successivement : Mont de Novierre, Mont Saint Michel (à la suite d’un éboulement au XVII) puis Dent Noire (au XIX) avant de terminer comme Cime de l’Est.
- La Dent Jaune était autrefois nommée Dent Rouge.
- Le Doigt autrefois nommé Doigt de Salanfe.
- La Haute Cime porta les noms de Dent de l’Ouest, Dent du Midi, Dent de Challent ou Dent de Tsallen, (mais dans quel ordre ?).

A propos « d’exploit en montagne » - Texte paru dans la revue Neige et Rocher (section Léman du CAF) en 1982

La performance physique et physiologique existe depuis que les hommes vivent. Dans l’alpinisme et l’escalade, certains vont très loin, plus loin que d’autres qui ne peuvent pas. Des alpinistes sont allés très loin au niveau de l’exploit (les frères Schmid en 1931 gravissent la face Nord du Cervin, venus en vélo depuis Munich… et combien d’autres « exploits »).

D’autres ont fait de grandes choses et ne disent rien. En Chablais, un skieur alpiniste de 50 ans a accompli sans rien dire le tour suivant : Morzine, col de Coux, Barme, col de Comba Mornay, Susanfe, Haute Cime (descente directe de la face Sud Ouest, 40° avec passages à plus de 45°) et retour par le même chemin à Morzine. Cette balade a été faite avec des skis alpins le 25 mai 1980 en 11h30 et en solo. Cela représente 3700 m de dénivellation de montée, autant en descente et une distance respectable.

Ce même alpiniste faisait récemment une voie cotée TD sup. en tête dans le Chablais, il a chuté dans la 4ème longueur. Blessé gravement à la tête et au bassin (fracture), il a trouvé à plus de 51 ans la force de descendre en rappel (3) jusqu’au pied de la voie. Ca aussi c’est de l’exploit, « il fallait le faire » comme dit un journaliste du Dauphiné Libéré, Michel Causse.

« Amis montagnards », pensez à cet alpiniste qui est en train de se « reposer » pour repartir dans ses montagnes.

Le gribouilleur de service
Octobre 1982

Note Chablais-Grimpe : texte de George Gauthier en l'honneur de Lucien Montégani. En 1980, Lucien Montégani a notamment effectué en compagnie de son fils Claude et de Patrick Mégevand la première descente du couloir ouest aux Cornettes de Bise (5.4).
EN BREF - INFORMATIONS SUR LA REGION
Nombre de pentes: 10 Période: Décembre à mai Altitude départ: 1100 à 1400 m Départ: Val d'Illiez, Salvan
Difficultés: 3.3 à 5.2 Dénivellations: 1400 à 2000 m Altitude max.: 3257 m Carte: CNS 1304 - Val d'Illiez
DESCRIPTION DES PENTES RAIDES DE LA REGION
 ?                 Pente                 Orient. Hauteur    Cotation   
 alpine
Cotation
toponeige
Pente max. Expo. Type Description  Carte    Topo    Commentaire 
Nb / Dernier
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NW 500 m ED- S6 5.2 50°  Très forte  A/R Une goulotte de 100 mètres, un glacier suspendu, une sortie à 3000 mètres, des pentes très raides, deux rappels à la descente, c’est du ski alpinisme avec un grand A et c’est dans le Chablais. Incroyable non ! Première en surf par David Graz, Christophe Marteau et Fred Giroud à skis le 21 avril 2007. (7 / 22-01-09)
    
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N 1000 m TD+ S6 5.2 50°  Très forte  A/R Un couloir de 1000 mètres dans les Préalpes c’est plutôt rare non ? En plus c’est magnifique. Première en surf par David Graz et Christophe Marteau le 15 avril 2007. (5 / 08-04-13)
    
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N 500 m D+ S5 5.1 50°  Très forte  A/R Communément appelé « Couloir de Soi ». Le départ est quelque peu tarabiscoté et expo mais ensuite ça s’arrange même si la sortie est peu souvent skiable. Rarement en conditions. (0 /   -  -  )
    
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NW 600 m D S4 4.2 45°  Moyenne  A/R Communément appelé « Couloir de la Dent Jaune ». Magnifique couloir, techniquement très abordable et dans une face non moins prestigieuse. Très fréquemment parcouru au printemps lorsque la route qui mène à la Meuraye est dégagée. (4 / 04-04-11)
    
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N 800 m TD S5 5.2 50°  Forte  A/R Communément appelé « Couloir des Doigts ». Frère jumeau du couloir de la Dent Jaune avec qui il a en commun le départ, l’amplitude la beauté et le cadre magnifique. Mais la comparaison avec son alter ego s’arrête là : le couloir des Doigts est bien moins souvent en conditions, moins rectiligne, plus long, plus étroit, plus raide, plus expo et au final plus impressionnant et bien plus difficile. (5 / 21-01-12)
    
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NW 1200 m TD S5 5.1 50°  Très forte  B Fabuleuse face. Deux rappels dans le bas. (0 /   -  -  )
    
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N 260 m TD S5 5.2 50°  Moyenne  A/R Très beau couloir perdu dans les contreforts nord de l’Eglise. Tout seul, il un peu court, mais combiné avec le couloir de Creux Château, le déplacement est bien rentabilisé. (4 / 04-05-15)
    
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S 170 m AD S4 3.3 40°  Faible  B Une longue course loin de tout, surtout au cœur de l’hiver. Un sommet majeur avec de belles pentes, même si l’on est loin de l’extrême. (0 /   -  -  )
    
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S 300 m D S5 4.3 50°  Moyenne  A/R La partie raide est relativement courte, et passé cette section, c’est quasiment 900 de superbes pentes, délirantes par transfo. (0 /   -  -  )
    
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SE 200 m D S4 4.3 50°  Moyenne  A/R Couloir dominant Plan Névé et coincé entre la Cathédrale et la Forteresse et qui aboutit au pied de l'aiguilette Délez. Première descente par S. Mariéthoz et Jean-Marc Ostrini en 1980. (0 /   -  -  )