L’Arblay cache son jeu jusqu’au dernier pas. En effet, lors de l’approche de la falaise, comment ne pas être septique sur l’intérêt de ces quelques bouts de rochers déchiquetés qui dépassent péniblement de la cime des arbres. Mais les quelques 5 minutes d’approche ont vite fait de lever les doutes : cette petite barre compacte, nichée dans de raides pentes forestières, offre un super caillou même s’il est peu sculpté, strié de veines dorées et légèrement déversant. Certes, le ticket d’entrée y est élevé et ne seront donc concernés que les forts grimpeurs d’autant que le « à vue » n’est pas concédé facilement : pas d’encombrement à prévoir dans les voies. La forêt, dense, garantit un relatif isolement mais enlève aussi toute perspective sur les montagnes et vallées. Cependant, à l’automne, le soleil filtré par les arbres rend le pied des voies des plus agréables. Cette couverture végétale permet une relative fraicheur pendant l’été malgré l’exposition sud. A contrario, le rocher se réchauffe plus difficilement dès que les températures chutent. Dans l’ensemble, la falaise sèche vite, hormis quelques résurgences tenaces mais peu nombreuses. Quelques voies restent praticables par faible pluie. L’accès à la falaise est rapide malgré un sentier raide et malcommode (délicat pour les jeunes enfants). Par contre le pied des voies est confortable et sans danger.
La falaise a été équipée dans les années 1980-90 par Daniel Perret-Jeanneret, Marc Le Ménestrel et le Mad Sports Club. Il faut souligner le mérite de ces ouvreurs : certaines des voies les plus difficiles ont été enchaînées à cette époque, sans être répétées depuis. Vingt après, elles continuent de représenter un sacré challenge pour les grimpeurs.
La falaise a été presque entièrement rééquipée en 2011/2012 par Sylvain Brondex et Michèle Carli avec l’aide de Jacky Delerce et Philippe Guyon. Financement matériel : association « les Amis de la Nature - Thonon ». Ce rééquipement n’a rien changé à l’esprit des voies mais a permis de redonner vie au site, malheureusement délaissé depuis une bonne décennie.
Topo et description des voies : Sylvain Brondex, merci à lui.