Topo - Région Val d'Abondance - Traversée des Arêtes du Mont Chauffé
  
 
 
Partant du col de la Plagne du Mont, le Mont Chauffé forme une arête relativement rectiligne et horizontale qui se développe du sud-ouest au nord-est sur un peu plus de deux kilomètres jusqu'au sommet principal. Cette escalade typiquement chablaisienne est composée d’un mixte de passage herbeux et rocheux, ces derniers étant plutôt concentrés sur sa deuxième partie. La traversée, aérienne sur quelques sections, se déroule en permanence avec, sur le flanc droit, l’étuve de la face sud et sur le flanc gauche, l'ambiance plutôt froide et rude de la face nord. Si vous arrivez à résister à l'appel du vide vous pourrez encore admirer plus à droite, de l'autre côté de la vallée d'Abondance, le Mont de Grange, grosse sommité pyramidale et herbeuse qui culmine sur le Chablais, totalement dénuée d'intérêt en escalade (une seule voie tracée dans la face nord-ouest appelée voie des Déménageurs, ce qui en dit long sur la qualité de son rocher), mais dont les multiples couloirs répartis sur toutes ses faces permettent d’extraordinaires descentes à ski. Sur le côté gauche, derrière le col d’Ubine et le Pas de la Bosse, la monumentale muraille sud des Cornettes est définitivement nulle pour le ski (mis à part sur son extrême gauche, le couloir du Saix Rouquin), mais excellentissime pour la grimpe.

La course, facile, est néanmoins relativement longue et impose soit de partir tôt, soit de savoir maintenir un horaire afin d’éviter une sortie nocturne voire un bivouac forcé (comme cela arrive souvent !), notamment à l’automne lorsque les journées sont plus courtes. Si l’on n’est pas dans les temps, il est commode et sans difficulté de faire demi tour avant le Saut du Chien. Effectuée dans de bonnes conditions, cette course, sur un sommet complètement préservé de toute affluence et où l'on peut encore croiser quelques edelweiss, est résolument sympathique.

En hiver, dans un décor complètement différent, cette traversée est une entreprise beaucoup plus sérieuse, qui fera appel à des compétences alpines plus complètes, notamment pour le dernier tiers du parcours où l’on pourra éventuellement trouver du fil à retordre au franchissement d’importantes corniches.

La traversée des arêtes du Chauffé : une course à cotation sur mesure

La traversée des arêtes du Chauffé fait partie de ces courses dont la cotation est à géométrie variable. Non pas que le terrain soit évolutif au fil du temps, mais plutôt parce qu’il n’impose aucun itinéraire vraiment précis au grimpeur (à ceci près que l’on doive quand même suivre une trajectoire ouest-est !). Tous les passages requérant quelques pas d’escalade rocheuse peuvent être évités par des chemins de traverses, généralement situés sur le flanc sud, même si au final, cela peut s’avérer souvent plus long et fastidieux. Ainsi, suivant ses envies, le temps alloué ou ses capacités techniques l’on pourra se la jouer puriste en suivant strictement le fil de l’arête ou se la jouer dilettante en rusant pour esquiver les difficultés, la cotation globale oscillant alors entre AD et PD. Il est même possible de couper la course en deux en shuntant la section la plus difficile et aérienne de la course : il suffit de s’échapper versant sud depuis le « Saut du Chien » pour retrouver le couloir du Ferraillon. La cotation AD- de cette course correspond à un juste équilibre dans le choix des passages : on évite les quelques franchissements rocheux qui peuvent être biaisés de manière évidente, sans pour autant chercher à systématiquement « tricher » sur l’ensemble du parcours. Dans le même genre, on trouve des courses comme « l’Arête Sud-ouest » ou « la Centrale » aux Cornettes de Bise, où, mis à part les longueurs initiales plus ou moins obligatoires, tout le reste de l’itinéraire et ses difficultés peuvent être largement modulés si l'on choisit astucieusement les passages.
 EN BREF -  INFORMATIONS SUR LE SECTEUR En savoir plus...
Intérêt secteur : Beauté secteur : Orientation : Sud-est Altitude : 1600 m
Temps approche : 1h15  Période : Avril à novembre Enfants :  - Pluie : Sèche assez vite
Soleil en été : 7h-17h Equipement : TA Style escalade : Peu raide Pour qui : Initiation
Voies/longueurs : 1 / 1 Difficultés : 3b Dénivellations : 400 m Carte : I.G.N. 3528 ET - Morzine
DESCRIPTION DES VOIES DU SECTEUR
  
?            Nom de la voie            Cotation Max Orient. Hauteur Obligé          Équipement                   Matériel           Desc. Type Q. équip. Intérêt
  • [7]
AD inf 3b SW
  • 400m
3a  Quelques pitons  petit rappel, quelques mousquetons
Description: Facile, mais longue traversée d'arêtes. Depuis le col de la Plagne du Mont prendre sur la droite le bon sentier (panneau) qui mène à Ubine. Après une courte montée, la sente descend en pente douce en traversant la forêt. Lorsque l’on arrive à une large clairière, laisser le sentier qui poursuit sur la gauche vers Ubine et continuer tout droit en direction de la crête boisée du Chauffé. Le sentier, peu marqué par endroits, et de plus en plus escarpé rejoint le flanc gauche (flanc nord) de la montagne avant de déboucher sur l’arête large et déboisée du Petit Chauffé. Poursuivre l'arête du Petit Chauffé sur un chemin souvent bien marqué et parsemé de blocs et de petits ressauts rocheux que l’on évite par la droite ou la gauche. L’arête se rétrécie, descend et remonte jusqu'à la Dent du Chien qui surplombe une profonde brèche nommée « le Saut du Chien ». Pour franchir cet obstacle, il y a deux solutions : soit descendre de quelques mètres en longeant le fil de l’arête sur la droite et faire un rappel sur un sapin (20 mètres), soit effectuer une désescalade herbeuse sur la gauche qui est maintenant sécurisée par un câble et qui mène jusqu'au pied de la brèche du Saut du Chien. Poursuivre flanc droit par une facile escalade (passages de 2/3, arbres pour s’assurer) jusqu’à rejoindre de nouveau la crête. Continuer de louvoyer en évitant quelques ressauts sur la longue arête, tantôt rocheuse, tantôt herbeuse. L’arête, de plus en plus aérienne, se dégage progressivement jusqu’à devenir essentiellement herbeuse jusqu'au sommet.
Depuis le pied de la brèche du Saut du Chien il est possible de s’échapper versant sud : descendre le goulet escarpé qui démarre de la brèche et rejoindre une sente très mal tracée qui navigue dans des rochers et mène au couloir du Ferraillon. Inversement, il est possible de shunter la moitié de la traversée en démarrant directement depuis la brèche du Saut du Chien que l’on atteint par le cheminement décrit ci-dessus. Cela raccourcit significativement la durée de la course bien que la montée par le Ferraillon soit bien pénible.
Compter 3 à 4 heures depuis la Plagne du Mont. Par temps humide et terrain gras, se gaffer dans certains passages abrupts et exposés. Quelques infos supplémentaires sur le forum.
A tort, la traversée du Mont Chauffé est souvent assimilée à une randonnée aérienne. C'est une course alpine, certes facile, mais dont la difficulté sort largement du cadre de la simple randonnée. De plus, ne pas sous-estimer le temps nécessaire pour effectuer cette course : nombreux sont ceux qui se sont fait piéger par la longueur de cette traversée où il faut savoir marcher corde tendue.
Cotations: Passages de 3.
Descente: Du sommet, rejoindre et descendre par le chemin la voie normale du Ferraillon ou descendre par le sentier escarpé qui poursuit par l'arête ESE en passant par le Petit Chauffé Est et débouche sur la croupe de la Raille. Cette deuxième solution qui permet d'effectuer l'intégrale de l'arête est un peu plus longue mais de loin bien plus sympatique.
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Nombre : 15 Dernier : 09 juillet 2008   22:00  Voir les commentaires Faire un commentaire